lundi 7 juillet 2008

Philologiques - savoir et peuple

C'est, avec de plus en plus d'insistance, exactement ce noeud de culture qu'il y a à explorer : pour ses puissances de pensée (théorie, et vie sociale historique), et ses ressources de pédagogie. La question du public et de son historicité, épaisse et labile - "la vie des peuples" de Saussure.

La tradition allemande l'a, contre l'hégémonie du goût français et de la pensée-pratique politique française, bien isolée et explicitement inscrite dans des champs de pratiques et d'institutions : philologie, philosophie de la Bildung, Bildungsbürgentum, université de recherche, disciplines (et départements, séminaires), etc.
En France autrement : l'histoire se présente sur d'autres lignes et réseaux, d'autres configurations de forces et de mouvements. (En maillage avec et contre, en plus, naturellement - l'Europe). La question commune est, moins que la culture, dont la notion est déjà un positionnement de singularisation et de dissidence politique au sein des équilibres de géopolitique européenne au XVIIIe, celle du public, de la république, de la démocratie, de la sphère publique.
Le peuple, dans ses configurations historiques spécifiques - toujours dans le double milieu du rapport d'étranger et du rapport d'histoire. Diversité et historicité.

Je lis avec avidité la série des Philologiques, l'entreprise collective large, et à centre de gravité germanistique, de Michel Espagne et Michael Werner, déjà vieille d'une quinzaine d'années (1990 -1994) - assez effarée de ne l'avoir pas encore rencontrée sur mon chemin alors que je traverse ces champs et y cherche des voix et des lieux. Je cherche la philologie depuis l'été dernier. (Barbara Cassin avec la sophistique ; Pascale Hummel comme arpenteuse amoureuse.) Effet, au-delà de mon ignorance, des hermétiques disciplinaires, un peu sidérant.

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