Il y a simplement une pratique de contre-discours à monter, à suivre. Et à afficher ; lui trouver, travailler, une audibilité sociale.
Foucault déplie des histoires locales de tactiques discursives, de dispositifs de savoir-pouvoir. J'approche toujours un peu plus vers comprendre peut-être quelque chose de cette proposition qui a fait masse d'incompréhension pour moi : comment Said pouvait reprendre, dans son développement finalement de la proposition critique (généalogique) de Foucault affadie dans le sens d'un traditionnalisme de "l'intellectuel", la formule du "speaking truth to power". C'est ce que vaut "vérité", et "véridiction" chez Foucault. Speaking truth to power : mon écoute l'incline lentement vers (mais je n'ai pas fini d'apprendre cette écoute, et ni de savoir y résister, comment) : contredire par d'autres régimes de dire-la-vérité ; affaire de logomachie.
S'il y a à hisser les disciplines, actuellement, à hauteur des enjeux du débat dans lesquelles on les précipite (on : la présidence de Nicolas Sarkozy, càd la visée de la construction européenne comme projet du néocapitalisme, et celle de la "modernisation de la France" comme projet de prolongement jacobinisant des grandes dérégulations thatcheriennes ; projet des colonisations capitalistes des externalités publiques, sociales, culturelles, écologiques, biologiques) : c'est pour engager un débat, y insister pour le débat public, processus démocratique. Voix politique. Mais dans un milieu qui n'est pas celui du démocratique politique : ici il s'agit, spécifiquement, du débat scientifique, en tant qu'il y participe ; et en tant que son mode de participation est à réinventer, à re-pratiquer; à instruire à neuf et à catapulter par cette friction - cette logomachie.
Il s'agit donc : non pas d'entrer dans le débat, s'y frayer une place, y crier par-dessus les hauts-parleurs du Discours, mais de développer devant lui un, des, plan/s de discours alternatifs. Contre-discours, et en particulier, pour le concret, deux lieux deux visées : la discursivité cyber, pour pousser dans le milieu des médias ; et la discursivité scientifique, pour pousser contre le milieu de l'expertise.
On peut faire : une analyse scientifique des discours de l'exepertise - certainement, selon la proposition de F. Neyrat à l'ARESER, une sociologie des experts et leurs figures dominantes ; selon la politique critique de l'ARESER, une analyse des enjeux des réformes. Mais aussi un discours de poétique de l'étranger de cette expertise, par exemple : une sciences-de-la-culture des expertises, par exemple ministérielles sur la recherche, et européennes sur l'enseignement supérieur.
La journée de travail Pol-Lab m'aide à tremper cette détermination. Les timidités quant aux engagements de la lutte s'effacent de plus en plus, par la montée d'évidence quant à la nature du champ - professionnel et social, culturel et politique.
Il y a du chantier collectif à imaginer, ouvrir : l'entreprise est politique.
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