"Il faut défendre la société". Cours de 1976. Toujours la force de relance de Foucault, active now.
Il s'agit d'un déplacement de l'attention - et du travail des possibles dégagés par ce nouvel angle - : de la (philosophie) politique à la société. Déjà un post-politique clair : c'est un après-Marx articulé à Marx (et Weber : l'esprit du capitalisme), et après-XIXème siècle. Passant vers elle à la fois comme départ du trope du droit et de la loi, philosophiques (la souveraineté), et du trope du travail (rapport, de lutte, du capital et du travail), comme point de perspective. Vers l'analyse du pouvoir, comme relationnel. Les relations, soit : ni souveraineté, ni domination (ses binarismes qui forcent les complexités) - mais un système, avec ses solidarités communicantes et ses rouages locaux qui se décuplent ensuite en structures de domination positives. Le passage est donc aussi, en termes épistémologiques, de la philosophie et de l'économie à l'histoire. Ce milieu mobile des forces.
Il s'agit déjà (c'est-à-dire que : les repères du présent sont toujours ceux-là, plutôt, si on veut en profiter pour recaler les chronologies) d'un renouvellement d'une pensée de gauche, au temps même de la bascule d'abord post-staliniste puis post-communiste. L'écroulement graduel des concepts porteurs du marxisme comme mode politique majoritaire (l'un des), et l'état des lieux au fil des remobilisations.
Un post-politique qui ne garde pas exactement vers la culture, comme beaucoup d'autres propositions ont fait (versant postcolonial theories et cultural studies, mais aussi versant conservateur, la Culture et les Humanités pour retenir les dissolutions, historicisations - historiques et théoriques - de l'humanisme), bien qu'elle embrasse avec énergie, en prenant une grande respiration de reprise, toute la matière culturelle de l'histoire et historiographie des nations. Mais vers la société : ses modes doubles, disciplinaire, et biopolitique. Les dressages par les savoirs médicaux (normalisations par cartographie des anormaux et du pathologique), et les politiques de la population, pour un gouvernement, et une vie biopolitique - biopolitique des peuples. Les tropes qui permettent de penser ça : la normalisation, la régularisation, et donc la montée à visibilité des agences des conduites et leurs gouvernements. Les modes de vie, jusqu'aux styles de vie (vers l'étude des "herméneutique[s] de soi").
L'étude s'engage par la société civile (avec celle de l'histoire du libéralisme, comme ce pan aveuglé par la polarité marxiste des regards théoriques - reprenant par Ferguson, le libéralisme britannique, et le néo-libéralisme allemand puis de Chicago : Naissance de la biopolitique), et par, puisque c'est de là que la notion émerge, l'économie politique.
Ces différentes prises : polis, culture, société.
Encore : peuple, nations, races, Etat ["Il faut défendre la société"].
Certainement, la ligne de force ici est la relance d'historicisation. Ce qu'elle dégage.
Le cours est aussi le moment de bascule, dans le travail de Foucault, de l'archéologie à la généalogie comme seconde activité critique. L'érudition et les formations discursives et les savoirs et leurs disciplines : mais aussi leur milieu et leur mobilité stratégiques. Les relations de savoir-pouvoir. Moment épistémologique.
La question reste : les savoirs qui nous gouvernent ; les contre-savoirs que nous mettons en vie.
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