lundi 2 juin 2008

Théories et pratiques de la valeur : le crash financier

Robin Blackburn publie une longue analyse de "The Subprime Crisis" dans la NRL de mars-avril 20008, orientée autour des termes qui suivent :

"In what follows I interpret the credit crunch as a crisis of financialization--otherwise put, as a crisis of that venturesome 'new world' of leverage, deregulation and 'financial innovation' which Alan Greenspan celebrates in his recent memoir. I show that the pursuit of a market in almost everything led to a banker's nightmare in which key assets could not be valued. I urge that attention be paid to the ideas of Fischer Black, the improbable inventor of structured finance, who warned against 'loading up on risk' when declining to become a founder member of Long Term Capital Management. I evoke both the New Deal response to financial failure and the rise of consumer finance in the postwar world, before considering, in conclusion, what can be done today." (67-68)


C'est bien l'un des points névralgiques, l'un des points d'intensité, là : la valeur de la valeur ; la question de la valorisation marchande des "externalités" ; qui oriente directement sur le rapport économie / culture, comme pôles alternatifs pour deux paradigmes de "société civile" qui ne cessent de diverger. D'où on file vers la question de la valeur du "cognitif" dans le "capitalisme" du même nom, et de celle du "créatif-innovatif". De la valeur des immatériaux. Biopolitique. [voir par exemple les cogitations, chapitre après chapitre, la recherche, reprise et refaite, sur la mesure de la valeur de ces nouveaux produits qui n'en sont pas, dans Advancing Knowledge and Knowledge Management, de B. Kahin et Dominique Foray, MIT Press, 2006.]

La théorie de la valeur imposée par le consensus néolibéral se fissure, avec des effets de destruction immenses, précisément. Malheureusement il n'y pas de maîtres, pour la contrôler, car elle n'est pas un pouvoir. Et il n'y a largement pas à s'en réjouir car elle ne fait rien gagner à la critique, qu'elle appauvrit à sa suite.

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