dimanche 30 septembre 2007

RILI : Revue internationale des livres et des idées

Premier numéro de la RILI, donc, pour septembre-octobre 2007. Site : RILI
Un travail de positionnement, soigneux, est lisible :

. "livres" - le concept a une drôle de couleur en français. C'est qu'il est en traduction, de la NYRB, de la LRB, de Bookforum, du TLS (explicitement, affichément).
. "idées" - le terme résonne aussi. Est-ce que c'est mon oreille métèque ?
. l'international est très principalement dirigé vers l'anglophone : Etats-Unis et Royaume Uni. Ce n'est pas forcément assez, mais c'est pertinent.
. parmi les partenaires marqués dans l'éditorial, mais aussi dans les encarts publicitaires : une galaxie : travail de revue : Politis, Vacarme, Multitudes, Radical Philosophy, la New Left Review, le TLS, Courrier international (pas le Diplo ?) Travail d'édition : Amsterdam, Les Prairies ordinaires, Le Point du jour, Verso. Citton et Neyrat, auteurs écrivant ou cité, sont membres de l'équipe de Multitudes.
. autres marqueurs : Yves Citton (qui annonce la publication à la mi-octobre d'un Lire, Interpréter, Actualiser. Pour quoi les études littéraires ?, chez Amsterdam) ; un entretien avec Stuart Hall ("Pouvoir et culture") ; un papier de Thierry Labica sur Jameson, et un second de M. Potte-Bonneville ; un papier sur Michael Scott Christofferson's The French Intellectual Against the Left. The Antitotalitarian Moment of the 1970s ; Jérôme Vidal (directeur de publication de la RILI) sur les intellectuels et le PS ; Perry Anderson sur la London Review of Books, "portrait".
. éléments du projet et de la position éditoriales : "maintenir dans l'espace public l'exigence de penser et l'agir", avec d'autres rythmes et une autre visibilité que ceux imposés par "la lecture-zapping des grands médias" - et "l'espace toujours plus réduit et intermittent" que ceux-ci accordent. Se place "aux côtés des lecteurs, des auteurs, des éditeurs, des revues et des libraires" qui... Sur un modèle explicitement NYRB-LRB etc. donc.
. autres éléments, pour leurs formulations : débat (= mettre "en évidence la dimension politique des savoirs et des idées", mise au jour des positions intellectuelles et politiques existantes ou émergentes"), critique (consacré aux travaux critiques : soit, "qui viennent troubler les savoirs établis et mettre en question les imaginaires sociaux et politiques"), actualité ("intervenant dans le débat public", et "portant sur l'actualité un regard décalé et contribuant à la redéfinir"), transnational (recensions de livres non traduits, contributeurs étrangers, attention particulière aux traductions), ouverture sur la scène littéraire et intellectuelle -
. note : littéraire, ici? Le centre de gravité semble plutôt la théorie, les disciplines, les "savoirs et les idées". L'intellectuel et le politique. Peut-être tirant vers "theory", dans l'éloignement justement de la question du littéraire ?

. trace, aussi, d'une ligne de front que je n'avais pas repérée : la New Left Review contre Foucault et contre Nietzsche - la ligne marxienne, donc, par contraste ? Un encart annonce : "NLR. Contre-pensées contemporaines - poilitiques, culturelles, économiques. Ce que vous n'y trouverez pas : Révérences à Michel Foucault, Regrets pour Kyoto, Petits conseils au State Department, Eloges du box-office, Euphémismes à propos de l'ONU. Ce que vous y trouverez : Pouvoirs ("Etats-Unis, Europe, Chine, Moyen Orient, Japon" - intéressant, Europe, de la part d'une voix britannique), Marchés, Arts ("avant-gardes, franc-tireurs, cinéma du Sud") , Idées (déclinées en : "anti-Nietzsche, postmodernité, utopies, multitudes"), Mouvements ("contre la guerre, Sem Terra, paysans Chinois").

. enfin, à noter : l'ouverture d'une collection Penser/Croiser, dirigée par François Cusset, aux éditions des Prairies ordinaires. Premiers numéros, entre autres : traductions de La Totalité comme complot (F. Jameson), et de Quand lire c'est faire. L'autorité des communautés interprétatives (S. Fish, traduit par Etienne Dobenesque). C'est du travail important ; il faut le connaître et le suivre. Le tropisme actuel de la traduction, à son plus culturellement créatif.

Aucun commentaire: