samedi 10 novembre 2007

Critique et vie

Les possibilités qui se dégagent, puissantes et bien libres, des travaux de ces penseurs critiques sans ressentiment. Leur créativité, créant des points de vue ; les dégageant. Et inventant des modes critiques étonnants.
C'est, le plus souvent pour ceux auxquels je suis sensible, par les approches anthropologiques, plus encore que sociologiques (qui ont leur puissance propre - Durkheim sur le suicide reste un repère) : celles qui savent penser et mettre en oeuvre pour leur criticité les questions de la vie, de la culture, du sujet en socialité ; l'idéologie dans le local ; l'éthique dans le politique. Shrugging off les pesanteurs, critiques dogmatisées, des déterminismes et explications causales massives, généralistes. Luc Boltanski et Eve Chiapello, dans Le Nouvel esprit du capitalisme - soulevant les "néodarwinismes sociaux" et les nostalgies de vecteurs critiques passés de pertinence, et descendant l'attention au ras de la vie politique. Dégageant un milieu de la valeur, dans l'environnement pourtant bien plombé même du capitalisme et de ses critiques, et des théories de l'idéologie. Il s'agit de penser les sujets de l'idéologie, et ses histoires.
Toujours le point sensible : l'histoire, historicisation, son travail minutieux et sans récupérations.

Le scénario de la critique, selon les premières pages du Nouvel esprit : ses acteurs, les instances politiques les syndicats et les intellectuels ; son opération "l'une [de ses] vocations [...], de peser sur les processus économiques de façon à créer les conditions d'une bonne vie pour l'homme".
Gorz aussi se repère à "la bonne vie". Philosophie morale. Philosophie politique prise par une visée éthique - cet effort, vivant-vitalisant. Vie bonne, question posée par Aristote, comme les termes de la question que pose l'éthique.

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