Donc voilà, j'ai enfin commencé à comprendre ce que représente la Krisis de Husserl.
Faisceau de motivations pour aller y voir de près :
. la Krisis comme une modalité de la pratique critique. Voir ce qu'il en fait, philosophiquement ; transformant par elle la pratique philosophique ; critiquant la prégnance de l'histoire de la métaphysique. Déterminant par elle un avenir de la philosophie du deuxième 20ème siècle. Après, ça s'emmêle avec Heidegger ; c'est encore loin sur l'horizon d'après, pour ce qui me concerne.
. la notion de "sciences européennes". Qui entraîne la question, dont la philosophie s'est emparée tôt, et avec de nouveaux pics dans le contexte des révolutions industrielles-technologiques, 19ème et 20ème, des sciences. Mais c'est là une affaire pour la philosophie. Pour la mienne : la notion, historicisée et localisée, géopolitisée, de sciences culturelles ; modes épistémologiques en tant qu'ils sont pris, créés-créant, dans un milieu et une histoire d'une - càd de diverses - culture/s. Les implications nationalistes et impérialistes des "sciences de l'homme", etc. Voir les prises de Foucault, de Derrida avec la simple proposition posée par "ethnocentrisme" (de la philosophie, comme épistémologie européenne reine) dans De la grammatologie, etc.
. le double travers, entre titre et sous-titre, de " La Crise des sciences européennes [et la phénoménologie transcendantale] ", et de "La crise de l'humanité européenne [et la philosophie]" (conférence de Vienne, 1935, et ajoutée au corpus de la Krisis comme la dernière des trois Annexes officielles, parmi les autres Compléments. Venant après, s'articulant, avec la seconde : "Attitude des sciences de la nature et attitude des sciences de l'esprit. Naturalisme, dualisme et psychologie psychophysique". Sciences de l'homme, et sciences de l'homme.
. à prendre en enfilade avec Horkheimer et l'historicisation des modèles théoriques : théorie traditionnelle, théorie critique. 1937. Et avec Arendt, cherchant une politique en s'extirpant de la philosophie politique, après les déchirements mondiaux qui ont mis l'Europe en travail.
Des cultures théoriques, avec leurs histoires intriquées. Modes du savoir-pouvoir, avec une variable culturelle ici. (ça entraîne vers une histoire, géopolitique, des sciences? - une histoire des disciplines en tout cas, avec leurs modes épistémiques et leurs institutionnalisations. "Paradigm shift rate", dit Ray Kurzweil.)
Et : les sociétés de la connaissance.
samedi 10 mai 2008
Les sciences européennes - Husserl
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